Définition de DISEUR, EUSE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : di-zeur, zeû-z'

DÉFINITIONS

1
Celui, celle qui dit.
Et je ne hais rien tant que les contorsions De tous ces grands faiseurs de protestations, Ces affables donneurs d'embrassades frivoles, Ces obligeants diseurs d'inutiles paroles
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mis. I, 1
J'admire la rage et l'inutilité de ces diseurs de nouvelles
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lettre à Mme des Ursins, 18 juill. 1706
Diseur de riens, parleur qui ne dit que des choses futiles.
La plupart grands diseurs de rien, Au grand malheur des gens de bien
de Paul SCARRON dans Virg. trav. VI
Diseur de bons mots, homme qui affecte la recherche des bons mots.
Dieu ne créa que pour les sots Les méchants diseurs de bons mots
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 8
Diseur de bons mots, mauvais caractère
de Blaise PASCAL dans Pensées, VI, 22, éd. Lahure, 1860
Diseurs de bons mots, mauvais caractère ; je le dirais s'il n'avait été dit
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
Diseur, diseuse de bonne aventure, homme, femme qui prétend prédire l'avenir.
.... consulter, Sur le sort de sa géniture, Les diseurs de bonne aventure
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 16
La masse des superstitions lucratives d'une contrée suit la proportion de ses prêtres, de ses devins, de ses augures, de ses diseurs de bonne aventure, et de tous ceux en général qui tirent leur subsistance de leur commerce avec le ciel
de Denis DIDEROT dans Opinions des anc. phil. (Égyptiens).
Diseur de mots, sorcier.
Il consultait matrones, charlatans, Diseurs de mots, experts sur cette affaire
de Jean de LA FONTAINE dans Mandrag.
2
Un beau diseur, ou, absolument, un diseur, un homme qui affecte de bien dire.
Tu fais toujours le beau diseur et le grand esprit ; apprends que j'en sais plus que toi
de Noël LEBRETON, sieur de HAUTEROCHE dans Crispin médecin, I, 6
Ils ne se moquent pas de lui comme d'un beau diseur d'agriculture
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
Un diseur, un homme qui fait des phrases, des promesses.
Monsieur, je ne suis point un diseur, mais je vous prie de croire que....
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 201

HISTORIQUE

1
XIIIe s.
Et ot discort entre aus [eux], et se misent [mirent] en diseurs en la roine de France
dans Chron. de Rains, 213
2
XIVe s.
Un bon ami.... ne croira jà telz diseurs
de Nicolas ORESME dans Eth. 236
3
XVe s.
Et est à savoir sur ce pas cy, que sauve la grace des diseurs, qui ont dict que nos gens y fuirent et allerent comme bestes sans ordonnance, que ce n'est mie vray
dans Bouciq. I, ch. 24
4
XVIe s.
Mes livres tant beaux diseurs
de Clément MAROT dans IV, 165
Que M. l'admiral avoit disposé de la guerre par des maximes ministrales et vouloit donner les diseurs pour juges aux faiseurs
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 155
Communement un grand diseur Se trouve enfin petit faiseur
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 127

ÉTYMOLOGIE

1
Dire ; provenç. dizedor, dezidor, dizidor ; portug. dizedor ; ital. dicitore.

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